LE PARISIEN ECONOMIE : Après les fêtes, le recyclage

Posted On: janv. 11, 2021

Categories: La presse en parle

Coquillages et crustacés
Après les réveillons, des tonnes de coquilles d'huîtres ont aussi été jetées par les particuliers. Entre le golfe du Morbihan et la baie de Quiberon, Sandrine Guyot et Laurent Pezé, eux, ont eu la brillante idée d'en tirer une matière première pour des montures de lunettes. Leur première collection est sortie en 2018 et l'entreprise produit aujourd'hui une vingtaine de modèles, une partie « faite main » et une autre semi-industrielle. A l'origine, Laurent, issu de la gastronomie, et son associée, qui vient du secteur du recyclage, cherchaient à créer un produit made in France et écoconçu, en lien avec le bord de mer. La famille de Sandrine fabriquait des boutons en nacre dont l’activité a disparu avec l'avènement du plastique, elle tient sa revanche. Ils travaillent non seule ment avec des huîtres, mais aussi des moules, Saint-Jacques, palourdes, coques, ainsi que des homards. La prochaine collection sera issue d'ormeaux et de Saint-Jacques de plongée. Leurs fournisseurs sont des ostréiculteurs de Cancale ou du bassin d'Arcachon, les homards proviennent du port de pêche de Lorient, les palourdes d’une dégustation du golfe du Morbihan... « Les coquilles sont ensuite nettoyées dans un Esat (établissement d'insertion par le travail pour des travailleurs handicapés) », explique Laurent, mais il faudra encore une demi-douzaine d'interventions réalisées par une trentaine de partenaires avant que le coquillage se transforme en lunettes. Les coquilles sont traitées par une entreprise qui les broie et valorise la poudre. L'étape suivante est la colorisation, l'objectif étant d'utiliser des pigments naturels (minéraux) et non fossiles. Une partie de la matière est utilisée dans une filière mécanique (par injection). L'autre sera travaillée par une filière artisanale installée en Haute Bourgogne. La poudre est agglomérée en plaques solides qui seront ensuite découpées et les éléments assemblés par une vingtaine de professionnels différents dans des ateliers, près de Sens (Yonne).
Le sapin retourne à la terre
Les montures - 3 000 produites depuis la création de la marque - sont distribuées chez quelque 130 opticiens, en majorité des indépendants, et vendues entre 80 et 115 € (collection plage) et un peu plus (250 €) pour celles entièrement confectionnées à la main. Pour la nouvelle année, les deux associés accueillent leur première salariée et deux stagiaires.

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